Damon
Trainer in the spotlight 02/04/2025
Comment peut-on apprendre la grammaire anglaise sans même s’en rendre compte, ou encore, comment des majuscules dans des mails peuvent créer une incompréhension et un vrai conflit entre des salariés ?

Damon est formateur en anglais chez Wefit depuis six ans, avec une grande expérience dans la logistique industrielle. J'ai eu le plaisir de l'interviewer, et voici un résumé de ses meilleures anecdotes !
Un directeur marketing ne voulait que de la discussion
“Dès la première leçon, il a explicitement dit qu'il ne voulait pas de cours de grammaire. Pourtant il en avait besoin, parce que les erreurs qu'il faisait étaient liées à la grammaire.
Durant nos deux premiers échanges, j'ai découvert qu'il aimait la musique, le football, qu'il était plutôt introverti, dans un style d'apprentissage passif. J'ai aussi appris différents aspects de sa vie qui m'ont aidé à lui poser des questions précises pour le pousser à pratiquer les éléments de grammaire dont il avait besoin.
Je l'ai aidé à s'autoriser à faire des fautes, puis je lui ai proposé des corrections qu'il a pu répéter et intégrer progressivement.
C'est ensuite en s'écoutant parler qu'il s'est rendu compte qu'il progressait et maîtrisait de nouvelles techniques d'expression.
Il en est maintenant à son 5ème ou 6ème programme de formation, il insiste toujours sur le fait de ne faire que de la discussion, et de le faire avec moi parce qu'on a trouvé un bon fil conducteur.
Et ses compétences linguistiques sont passées à un niveau bien supérieur ! Pas par une méthode classique structurée de formation, mais en appliquant sa propre approche.”
Une apprenante qui ne voulait pas se former
“Elle était obligée de se former alors qu'elle n'avait pas besoin d'anglais dans son quotidien de travail. Aujourd'hui elle continue de me donner des nouvelles tous les mois.
Elle a démarré avec un programme de 20h, mais chaque aspect de l'apprentissage était lié à son expérience de l'école, où elle avait tout trouvé ennuyeux. Elle n'avait connu aucune autre formation, aucune autre méthode que le scolaire.
Alors nous avons recentré l'apprentissage sur elle. Ma mission principale a été de rendre l'apprentissage intéressant pour elle.
Elle avait besoin d'un bon mélange de structure, parce que c'est comme ça que son cerveau fonctionne, avec aussi une bonne dose d'informel.
A la fin on faisait du 50/50 : on commençait par des leçons avec les règles, les astuces, puis l'autre moitié de la leçon, on parlait d'elle. Si on travaillait le passé, on parlait de son précédent weekend par exemple et en le racontant elle pratiquait les verbes irréguliers. Elle a finalement renouvelé deux fois sa formation.
A la fin, elle était en pleurs et ne voulait plus arrêter. Alors qu'au départ elle n'en avait pas envie.
C'était un grand moment pour moi, un vrai succès. En tant que formateur, on n'est pas rémunérés en euros et centimes, on est récompensés par les succès, les progrès et les évolutions de nos apprenants. Dans des leçons individuelles, on sent vraiment ces avancées !
Ce n'est pas une question d'argent, c'est une question de réussir à faire avancer les personnes d'un point A à un point B.”
Une bagarre pour un point d'exclamation
“C'est un de mes plus grands “light bulb moment”, un de ces moment où on se dit “Ahhh, mais c'est pour ça !”
J'habitais en Allemagne et je faisais partie d'une équipe internationale qui travaillait sur de la logistique globale. Et il y avait deux hommes : un allemand et un néerlandais, qui ne s'aimaient vraiment pas.
Pendant un an, un an et demi, je ne comprenais pas pourquoi ils ne s'entendaient pas, ça n'avait pas de sens pour moi. Un jour je les ai pris à part dans une salle, et je leur ai dit “quoi qu'il se passe, il est temps de crever l'abcès”.
En fait, le seul problème venait des points d'exclamation. On était au début des emails, et à chaque phrase que l'allemand utilisait le point d'exclamation. Le néerlandais pensait qu'il lui criait dessus.
Comme en anglais, pour lui un point d'exclamation, et encore plus s'il est lié à des lettres capitales, signifie que la personne hausse le ton. Alors qu'en Allemand (c'est un peu différent aujourd'hui), le “!” est utilisé pour souligner l'importance de quelque chose.
Ces deux hommes en étaient presque à se battre, simplement à cause d'une incompréhension culturelle.
J'ai toujours inclus ce type d'expérience dans mes leçons, pour montrer comme une petite chose peut faire une grande différence en termes de communication !”
Et si vous voulez en savoir encore plus, sur comment Damon s'adapte au style d'apprentissage de ses apprenants, aux manières de s'adapter à une personne introvertie ou extravertie, voici l'interview complète :
Chloé